J’aimerais partager avec vous un film que j’ai vu récemment, lors d’une journée bien trop chaude pour mettre le pied dehors, j’ai alors préféré visionner Stoker. Un film de Park réalisé par Chan-Wook -Old Boy-, produit par Ridley Scott et dont le scénario est signé Wentworth Miller -l’un des acteurs de Prison Break-, avec pour acteurs Nicole Kidman (la mère Stoker), Mia Wasikowska (India Stoker) et Matthew Goode (Charlie Stoker).

Stoker

Synopsis :

Mia est une jeune femme discrète, réservée et plutôt associable. Très proche de son père Richard Stoker bien plus que de sa mère, elle entretenait avec lui une grande complicité. Si bien que sa mort particulièrement troublante et violente l’affecte énormément, bien plus que sa mère apparemment. Survient alors Charlie le frère de son défunt père, dont elle n’avait entendu que peu de choses. Sa mère l’héberge quelques temps dans la maison familiale, y voyant là l’opportunité de resserrer les liens familiaux et d’en savoir plus sur lui dont elle avait entendu qu’il voyageait beaucoup à travers le monde. Cependant India, -la fille de Richard- ne l’entend pas ainsi. La violente disparition du père pose question, et les intentions de Charlie également. Au fil du film on découvre les réponses à certaines questions familiales…

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Les premières minutes du film posent un décor qui m’a tout de suite accrochée, je cite : « Mes oreilles entendent ce que les autres ne peuvent pas entendre. Je peux voir des choses imperceptibles pour la plupart des gens. Ces qualités sont le fruit d’une vie entière faite de désir. Le désir d’être secourue, de s’accomplir. Tout comme la jupe a besoin du vent pour la faire tournoyer, je ne suis pas définie uniquement par les choses qui m’appartiennent. Je porte la ceinture de mon père autour du chemisier de ma mère, et les chaussures qui me viennent de mon oncle. C’est moi. Tout comme une fleur ne choisit par sa couleur, nous ne sommes pas responsables de ce que nous sommes, ce n’est qu’ne prenant conscience de cela qu’on se libère. Et devenir adulte. C’est être libre.« 

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On connait Park Chan-Wook pour son amour de jouer avec les tabous (cf Old Boy), dans Stoker la vengeance, l’inceste et le désir sexuel sont omniprésents. Ce qui a pour effet de nous intriguer encore plus, on veut savoir, on veut comprendre… Et on partage cette attirance étrange et malsaine. Les personnages bien que distants, et comme figés dans ce décor et ces vêtements sans âge et sans vie, semblent bien vibrer, entre incompréhension et désir refréné. Si les mots sont simples, les regards et les comportements dialoguent très clairement.

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India et son oncle Charlie

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India et sa mère

Mais encore… Ce film est esthétiquement magnifique (merci à Jeong-Hun JEONG) ! Tous les détails sont travaillés. La lumière, les ombres, le décor. La maison (que dis-je ? le domaine !) de la famille Stoker n’a rien d’un cocon, il est sinistre, fait de recoins plus sombres les uns que les autres. Les scènes sont belles, et tous les détails sont perfectionnés. La caméra a son propre rôle et nous permet d’entrer dans l’intimité du quotidien des personnages, les suivre à distance respectueuse par une nouvelle approche plus discrète révélant les indiscrétions, silencieuse mais chargée d’émotions.

Je pense à deux scènes qui m’ont particulièrement touchée :

– la scène où Mia traverse les pièces de la maison, en fait le tour et re-rentre par une autre porte. La caméra suit la jeune femme vue de l’intérieur, ce qui permet de voir ce qu’il se passe pour les autres personnages, et la suivre, l’air de rien, silencieusement;

– la scène où Mia est assise au piano, elle regarde quelqu’un quitter la pièce, et monter un escalier. On voit tous ces détails grâce au miroir sur le mur, où l’on voit l’autre personnage monter ces escaliers.

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Dois-je vraiment vous donner 3 bonnes raisons de le voir ? Les voici :

– le choix des acteurs est parfait : le rictus pervers de Matthew Goode, le visage froid et parfait de Nicole Kidman, et le jeu d’actrice de Mia Wasikowska
– la perversité morbide dans cette fiction : la mort a différentes facettes, celle de se séparer d’un personnage gênant, celle de se rapprocher d’un autre personnage, celle d’être un point commun, un secret partagé
– la dernière raison et non la moindre : l’esthétique de ce film signée Jeong-Hun JEONG est superbe

Alors, ce film vous tente ?
L’avez-vous vu ?


Stoker – HD Trailer #1 VOSTFR

4 commentaires

  1. Petitgris

    Tu sais motiver tes lectrices :) Je n’ai pas vu ce film quand il est sorti en mai mais je surveillerai la sortie de DVD de septembre :) Merci du partage bises et bon week end

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  2. Mary Faou

    Je l’ai vu il y a quelques semaines et j’ai beaucoup aimé également. Je trouve aussi que l’esthétique du film est parfaite, c’est formidablement bien réalisé !
    Dans un autre genre, quoique pas si différent, le film « Esther » est pas mal du tout non plus, je te le conseille :-)

    Bonne soirée !

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