C’est marrant que moi j’écrive un tel article parce que je DÉTESTE la paperasse… et pourtant, me voilà à vous en parler !

Je ne vous apprends rien sur le fait que quand on travaille et qu’on veut facturer, il faut pouvoir le faire, et pour cela il faut un statut sinon ça s’appelle : faire du black. Je le note quand même ici au cas où !
Si on est ok là dessus, on peut donc continuer :)

Quand je me suis lancée en freelance il y a un peu plus de trois ans et demi; je ne savais pas du tout si ce projet allait prendre, si des gens voudraient me payer pour avoir mon avis, pour travailler avec moi. Donc je voulais un départ facile en mode « zéro risque » et « zéro frais ». J’ai donc choisi le statut d’auto-entrepreneur, réputé pour faciliter les débuts d’activité sans prise de risque. C’était facile : quelques cases à remplir (qui m’ont tout de même bien donné mal au crâne : bic, bnc, blablabla), quelques clics et hop, me voilà avec un SIREN. C’était chouette.

Les gens ont commencé à me faire confiance, à travailler avec moi, c’était (c’est toujours) super chouette. Mais je me rendais compte que je ne pouvais rien déduire (téléphone professionnel, nouvel ordinateur, abonnement dropbox par exemple, licences logicielles, cartes de visite, restaurant lors de rdv clients, et j’en passe), et que je ne pouvais pas non plus sous-traiter une part du boulot à quelqu’un d’autre. Ce deuxième point m’embêtait beaucoup sur de plus gros projets où clairement le client ne voulait qu’un interlocuteur et qu’une seule facture.

Puis je suis partie en Angleterre, pour m’y installer (je ne pensais pas rester qu’une année). Ma résidence fiscale changeant de pays, légalement je ne pouvais plus avoir mon statut d’AE en France. J’ai donc opté pour le statut de Self-employed en Angleterre. Pour m’aider dans les démarches j’ai fait appel à un expert-comptable en Angleterre, et j’ai adoré ce statut pour plusieurs raisons :

– on n’a pas de limite de CA;
– on peut déduire des frais (dont l’expert-comptable !);
– on peut surtout vendre/faire ce qu’on veut avec un statut unique. Je pouvais vendre des marshmallows, faire du conseil en communication, faire des cupcakes, vendre des vélos, faire des arrangements floraux, bref ce que je voulais.

Pour résumer : on a un statut qui nous permet de facturer légalement et de gagner de l’argent, point. (Si vous ne savez pas comment ça se passe en France, attention le mal de crâne, une société est assimilée à un type d’activité. Si on est AE et qu’on fait du graphisme on ne peut pas vendre des objets sur internet ou faire de la traduction. Il y a des cases, heureusement certaines sont plus souples que d’autres.)

Sur le blog je fais un bilan de mes deux ans en #Freelance ! :)

Une photo publiée par Adrienne Zmiko (@mamzeldree) le

En rentrant de mon expatriation en Angleterre, j’ai voulu reprendre le statut d’auto-entrepreneur pour continuer de travailler avec mes clients en cours. Je ne rentre pas dans les détails mais j’ai découvert (sur le tas forcément) qu’on ne pouvait pas ré-ouvrir une auto-entreprise si cela fait moins d’une année civile (du 1er janvier au 31 décembre) qu’on a fermée l’autre. Ainsi dans mon cas, j’avais fermé mon AE le 31.12 2014 et je voulais en ré-ouvrir une en novembre 2015. Bien sûr j’ai découvert cela 6 mois après, sinon cela ne serait pas drôle…

Mon pti coin de paradis à moi ! :) #homeoffice #bureau #Freelance #CM #viedefreelance #viedefree #Bressuire

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Et pour corser un peu tout cela, je m’expatrie dans un mois en Belgique. Yeah ils parlent français en Belgique, mais pour rajouter encore un peu de challenge, je vais vivre dans la partie flamande. Ma résidence fiscale changeant de pays à nouveau, je dois aussi changer de statut. Je disais que je n’aimais pas la paperasse vous vous souvenez ? Lolilol.
Donc de ce que je sais en Belgique on peut avoir un statut d’indépendant, il n’y a pas non plus de limite de CA, cependant après déduction des frais de fonctionnement, la taxation est de l’ordre de 50%. BIM. Fallait bien un truc^^. Oh et puis, il faut pouvoir prouver que l’on est apte à gérer une entreprise, par des diplômes montrant qu’on a la compétence de ce qu’on vend, mais aussi qu’on peut gérer la paperasse de son entreprise, la comptabilité notamment (même si l’on passe par un cabinet d’expert-comptable). Il y a encore beaucoup d’incertitudes concernant ce statut, mais je travaille à régler tout cela dans les semaines à venir. A bon entendeur : si vous avez des informations, je suis preneuse !

Youpi j'ai eu mes cartes de visite ! #pro

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La morale de cette histoire ?

– si vous voulez vous expatrier, estimez au mieux le temps de l’expatriation pour trouver le statut adéquat dans le pays adéquat : si vous ne restez que quelques mois dans un pays gardez votre AE en France et voyagez. Mais vous ne pourrez pas être inscrits sur le Registre des français vivant hors de France;
– faites bien attention à votre résidence fiscale, d’ailleurs si vous changez en cours d’année -en juin par exemple- sachez qu’il faudra faire une déclaration fiscale dans un pays pour les six premiers mois et une seconde déclaration fiscale pour l’autre moitié de l’année dans l’autre pays. C’est super relou, et ça peut être problématique;
– renseignez-vous, faites-vous conseiller par des experts-comptable, c’est leur métier et ils sont (normalement) habitués à rebondir sur ce genre de questions;
– ne laissez surtout pas les difficultés de paperasse vous empêcher d’avancer et de tenter votre chance, il y a toujours une solution même si elle n’est pas simple ou celle voulue au départ : OSEZ !

Si vous voulez continuer sur le thème du freelancing je vous raconte aussi :

Quelques fausses idées sur les freelances
Ces trucs cools qu’on peut faire en étant freelance
Mon bilan des 3 ans en Freelance
Mon matos de freelance

3 commentaires

  1. Petitgris

    Alors que freelance avait pour moi le doux nom de liberté totale je découvre chez toi les galères administratives…et je t’admire ! Bon séjour chez les flamands :) Bisous

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  2. ivan

    Bonjour, j’habite en Argentine depuis 12 ans, je suis graphiste freelance avec ma residence fiscal en argentine et une sorte de statu AE argentin (monotributo ça s’apelle).

    Je souhaite vendre mes services pour la France depuis l’Argentine, et se posent à moi plusieurs doutes, j’espère que vous pourrez m’aider.

    L’un d’eux est comment génerér de la confiance vers de potentiels clients français avec une distance de 12.000 km et avec un pays qui est de moins en moins crédible au niveau international. Plusieurs solutions s’offrent à moi, en commençant par être sincère, me vendre en tant qu’expat français, travailler les réseaux sociaux de manière plus proche avec le public, mais est-ce suffisant? Feriez-vous confiance à une boîte en Argentine ou preferez-vous travaillez avec des entreprises plus proches de votre domicile?

    L’autre problème est la facturation, avec des factures d’argentines et les paiements uniquement possible via wise, paypal, payoneer ou autres banques online. Impossible de passer l’argent d’une banque FR à une banque argentine à cause de problème internes propre à l’Argentine (mesures d’austérité). Acceteriez-vous sans broncher des factures d’argentines (valable pour la France) et de payer vers une banque online? (via un simple lien, paiement assez facile tout de même).

    Une autre solution que j’avais pensé avec mon associé argentin était de créer une LLC aux USA (delaware) pour être plus crédible, et également plus crédible au niveau de la facturation.

    J’espère que vous pourrez me donner une opinion. Merci beaucoup!

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